« Pour que le terrain opère efficacement » (3/3)
En raison de ses capacités de calcul phénoménales, l’IA est exploitée par la société Inpulse au sein d’un système de prédiction des ventes et de planification des moyens de production dans les secteurs de la boulangerie et de la restauration. Entretien avec son cofondateur, Brice Konda.
La solution développée par Inpulse repose sur le machine learning, c’est-à-dire l’apprentissage par la machine afin de pouvoir fournir des données prédictives de ventes. Elle vise à adopter une gestion proactive et dynamique vis-à-vis notamment de ses matières premières. Entretien avec le centralien Brice Konda, cofondateur et dirigeant de l’entreprise.
La Toque magazine (LTM) : Quelle est votre vision de l’intelligence artificielle (IA) ?
Brice Konda (BK) : Cela fait six ans que nous travaillons dans ce domaine. Nous avons été les premiers à intégrer l’intelligence artificielle dans la restauration. Aujourd’hui, nous avons une équipe dédiée de quarante personnes et plus de trois mille points de vente sont équipés de notre solution. Ce que nous proposons, c’est une solution de gestion des coûts, des commendes, de prévisionnels de chiffre d’affaires, de réduction des pertes, d’optimisation des stocks… En boulangerie, beaucoup d’artisans gèrent encore leurs stocks et leurs approvisionnements de façon très archaïque. Avec l’intelligence artificielle, très concrètement, nous renversons ce paradigme de gestion avec une meilleure maîtrise. Inpulse permet de prendre de la hauteur sur tout ce qui se passe, pour que le terrain puisse opérer efficacement.
LTM : Comment ça marche ?
BK : Tout part du chiffre d’affaires et du prévisionnel de chiffre d’affaires par produit en fonction de la fréquentation. Ensuite, l’outil aide à planifier tout le reste et à aligner les actions en prenant en compte les variations dont on sait qu’elles affecteront l’activité — météo, événements calendaires, travaux de voirie, etc. Nous avons voulu créer quelque chose de vraiment concret, qui aide à organiser des plannings de production et de vente, à savoir à quel moment il faut produire, et permet d’obtenir une recommandation de commandes en fonction des stocks. Dans Inpulse, nous pouvons intégrer des événements récurrents ou ponctuels, comme des compétitions sportives, et les relier au prévisionnel de ventes et des plans de production. Nous suivons la composition des fiches recettes afin de gérer efficacement les matières premières. Il est ainsi possible d’adopter une gestion au cordeau en diminuant très significativement les besoins en fonds de roulement, en évitant les ruptures et les excès de produits, et en réduisant le gaspillage alimentaire. C’est un outil qui permet de réellement déplafonner la rentabilité des ateliers. La marge est contrôlée en temps réel. Au départ, nous proposions la même solution aux restaurateurs et aux boulangers. Depuis, nous avons fait évoluer l’outil pour qu’il s’adapte ensuite de lui-même aux besoins spécifiques, comme le font aujourd’hui de nombreuses applications digitales grand public.
LTM : Quelle technologie d’IA utilisez-vous ?
BK : Nous sommes spécialisés dans ce que nous appelons le machine learning, c’est-à-dire que notre intelligence artificielle apprend au fur et à mesure qu’elle travaille. Nous avons créé nos propres algorithmes, avec une diversité de technologies, comme les réseaux de neurones ou des régressions. Ce que nous proposons c’est un outil d’aide à la décision qui permet d’automatiser certaines tâches humainement très chronophages qu’il est bon de pouvoir confier à une machine. On assiste le boulanger dans la connaissance de son entreprise actuelle et future, mais on ne remplace pas son choix. C’est toujours lui qui décide.
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